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Le licenciement d'Elma DERANGE

Le licenciement d'Elma DERANGE
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8 juin 2007

J'ai pas envie.

Bonjour,

Oui c'est vrai ça fait longtemps !

Faut pas m'en vouloir, mais j'ai une baisse de régime.
Tout est trop long, tout est compliqué, rien ne va comme je veux. Je suis fatiguée.
Il faut que je retrouve la forme et ma belle motivation.

Pour me faire pardonner je vous offre cette chanson qui me va comme un gant en ce moment.

Johnny, ce n'est pas le chanteur que j'écoute le plus.
Je n'ai pas un seul CD de lui.
Mais quand même, dans son répertoire il y a quelques belles chansons, dont celle-ci.
J'aime la force qui se dégage de la chanson, j'aime ses paroles.

Et puis, moi aussi, en ce moment j'ai envie d'avoir envie...mais c'est dur !


Karaoké) Johnny Hallyday- L'Envie

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25 mai 2007

2 ème jour dehors : Première décision de la

2 ème jour dehors :

Première décision de la journée : j’annule tous les projets de vacances que nous avions évoqués avec les enfants quelques jours avant.

vacances2

vacances

Les vacances n'étaient pas loin, on verra à l'horizon 2008 ...

Il faudra leur annoncer les deux mauvaises nouvelles, la perte de mon emploi et par conséquent l’abandon des projets de vacances. Mon cœur se serre à cette perspective, mélange de colère et sentiment de culpabilité.

Dans la foulée, je prends rendez-vous avec ma sœur pour réfléchir avec elle sur le meilleur moyen d’annoncer la nouvelle de mon licenciement à mes parents. Je ne veux pas qu’ils soient tenus au secret mais je tiens également à peser le moins possible sur leur moral.

nitouche2J’apprends également ce jour que Bella Nitouche est allée pleurnicher à la médecine du travail.

Au dire de celle qui nous reçoit habituellement, c’est un autre médecin qui l’a reçue.

« Et elle a eu bien de la chance » ajoute t’elle avec une mine entendue.

En effet celui qui l’a reçu s’est certainement laissé manipulé et amadoué par les plaintes que Bella sait si bien faire.

Notre médecin du travail n’est pas dupe, elle est seulement impuissante pour m’aider ! Décidemment je n’ai pas beaucoup de chance…

C’est aussi le jour où la déléguée du personnel m’appellera.

Sur le moment je suis heureuse d’entendre sa voix familière et la remercie de prendre de mes nouvelles. Je lui raconte très brièvement ce qui s’est passé, au terme de mon récit elle me dit :

« Oui ! Mais enfin ! Elma, quelque soit ce qui s’est passé, tu aurais pu t’excuser ».

Je réalise alors qu’elle non seulement elle ne pas entendue mais qu’en plus elle s’adresse à la coupable qu’on lui a déjà décrite.

Je n’insiste donc pas sur ce fait mais lui fais simplement remarquer que, quand bien même j’avais voulu rencontrer Bella, cette dernière s’étant mise opportunément en arrêt de travail, je n’aurai pu le faire.

Et puis pour m’excuser de quoi ? Pensais-je, puisque je ne lui avais rien fait sinon que de rentrer sèchement dans son bureau pour lui demander des explications sur ses paroles

Je lui signale également à notre déléguée jusqu’à ma mise à pied, rien ne m’avait été signifié sur l’importance que la direction accordait à l’événement. Pire encore tous avaient tranquillement continué à travailler avec moi, sans rien laisser transparaître de leurs intentions. Ils préparaient mon licenciement en conseillant Bella NITOUCHE en prenant bien soin de n’organiser aucune confrontation entre elle et moi.

Je compris à quel point la direction pratiquait la désinformation quand notre déléguée s’indigna en me demandant : manipulation2

« Comment ? Il n’y a pas eu de rencontre avec Bella ? »

Eh bien non !

Les coups bas, les coups pourris, quand on les prépare, on ne les claironne pas sur les toits ! On ne donne pas l’occasion à celui ou celle qui est visé de préparer sa défense.

Décidemment, tout me confirmait que j’étais vraiment l’objet d’une manœuvre.

Je sens de plus en plus que ça va être difficile puisque la déléguée du personnel, coincée entre Bella, la direction et moi ne semble pas être convaincue de mon innocence. Au contraire, puisqu’elle s’est étonnée que je n’aie présenté aucune excuse, c’est qu’elle pense déjà que la victime c’est Bella la pleurnicheuse…

3 ème jour dehors: Je revois ma psy, madame Danielle ; elle s’inquiète et souhaite me rencontrer plus fréquemment.

4 ème jour dehors :

Je pars pour la gendarmerie, un ami m’accompagne parce que je ne suis pas en état de conduire. J’ai rendez-vous à 9 heures, et bien que je n’ai rien à me reprocher qui puisse intéresser la gendarmerie, je ne suis pas tranquille.

Qu’a-t-elle bien pu inventer pour justifier une convocation ? A-t-elle menti de sang froid et inventé une histoire qui n’a rien à voir avec la réalité ?

Je le rappelle encore, je n’ai porté aucun coup, je n’ai proféré aucune insulte à son endroit. Alors pourquoi suis-je convoquée ?

J’espère que l’accueil ne sera pas injustement sévère car je supporterais difficilement  de nouvelles blessures.

L’ami qui m’accompagne me rassure. Il me dit que la plainte pour coups et blessures de Mlle NITOUCHE fera bien rire les gendarmes quand ils me verront. C’est vrai que je ne suis pas très épaisse.

gendarme2A ma grande surprise l’accueil du lieutenant LEJUSTE est sobre, professionnel et très respectueux. J’ai été tellement mal menée ces derniers jours que toute attitude civile et non agressive me surprend et me touche.

Alors je raconte, l’énervement après les paroles peu amènes de Bella, mon entrée dans son bureau, le trieur qui tombe par terre, les paroles échangées et toute la scène (voir le billet « Mais qui agresse qui ? Acte 2 »

Lorsque ma déposition aura été entendue, le lieutenant LEJUSTE semble dubitatif :

Il ne comprend pas l’intérêt de la plainte et pour cause, il m’indique que ma déposition concorde avec celle de Bella NITOUCHE.

Je lui indique que pourtant, je suis convoquée à un entretien préalable à mon licenciement, dans trois jours. Il est tout simplement sidéré.

Parce que l’affaire n’a pas encore été entendue par les Prud’homme, je dois me tenir pour le moment, à ce résumé.

5 ème jour : Nouvel appel de la délégué du personnel : C’est une nouvelle qui me fait plaisir. Reçus par les médecins associés, les délégués du personnel ont indiqué qu’à la lumière de ce qu’ils ont entendu, ils n’approuvaient pas mon licenciement, puisque la faute n’était pas prouvée avec certitude.

J’apprécie la décision des délégués qui me paraît juste puisque aucun élément n’apporte la preuve d’une faute d’aucune des deux parties.

Enfin nous revenons à une réalité ! Cette position de bon sens, de simple clairvoyance me fait du bien.

bon_sens2

Un beau cadeau ,bien utile, pour qui ceux qui gouvernent la clinique ONSETAIT !

Mais de ce bon sens la direction n’en veut pas, ce qu’elle veut c’est conduire ce licenciement jusqu’au bout.

J’apprends également que c’est le bon docteur LACHAUSSURE qui a poussé Bella à porter plainte.

Ainsi, lecteur blasé, tu peux rendre hommage à mon sens de la déduction, puisque j’avais indiqué au lieutenant LEJUSTE que Bella avait certainement été conseillée et poussée à gonfler artificiellement cette affaire.

Quelque part, une petite lueur de joie s’est allumée en pensant que Bella NITOUCHE à l’origine de l’affaire était elle aussi l’objet de manipulations.

Je me rends compte également qu’il y a une volonté délibérée et des actions concertées destinées à me mettre à la porte.

Je comprends de plus en plus clairement qu’il ne faut plus avoir d’espoir.

bon_sens

Le bon Dr. LACHAUSSURE n'a pas lu le livre !

16 mai 2007

Mise à pied

Dans mon émoi, j’ai oublié un évènement important survenu avant l’entretien  que je viens de narrer :

Alors que je m’agitais fébrilement en compagnie d’Inès pour rassembler les éléments demandés par DEDIEU, le standard situé à l’entrée de l’établissement  me passa sans beaucoup de discrétion une communication téléphonique :

gendarmeAllo oui…c’est la gendarmerie qui veut vous parler.

Allo, madame Dérange…oui…bonjour, c’est la Gendarmerie  (celle dont dépend l’entreprise ONSETAIT ).

Je fis, immédiatement le rapprochement avec l’information que j’avais eu 48 heures avant concernant la plainte de Bella NITOUCHE contre moi.

Malgré cet avertissement, sur le moment je craignis que cet appel annonce quelque chose de plus grave encore, un accident survenu à l’un de proche par exemple.

Mon interlocuteur, m’empêcha de fantasmer plus longtemps.

Nous souhaitons vous entendre pour une affaire vous concernant… Ajouta t’il sans donner d’autres précisions.

C’est bien la plainte de Mam’zelle NITOUCHE contre moi, ai-je alors pensé.

Le ton du Gendarme est plutôt agréable, presque enjoué.

Quand pouvez vous vous libérer ? demande t’il encore.

Je lui propose de venir quatre jours plus tard, le matin.

Bien, pas de problème, demandez le Lieutenant LEJUSTE. Au revoir Madame DERANGE.

Au revoir Monsieur bredouillai-je pour terminer.

Cet évènement s’étant produit une heure avant mon entretien, je te laisse deviner cher lecteur dans quel état d’émotion et de lassitude, je me trouvais au moment de quitter Inès et l’entreprise.

En rejoignant le parking, après cette succession d’émotions négatives, je suis encore en état de choc. J’ai la tête dans du coton. Le bruit de mes pas, le chant des oiseaux me parviennent comme à travers un filtre.

Mécaniquement, je suis rentrée dans ma voiture, j’ai posé mes affaires sur le siège.

Alors que je démarrai, je me souviens m’être dit :

Fais un effort de concentration, essaies de regarder la route attentivement, il ne manquerait plus que d’avoir un accident à cause d’eux

Mais aujourd’hui j’avoue ne pas me souvenir du trajet, pour cette fois là, je n’ai aucun souvenir, comme si mon esprit refusait encore aujourd’hui de prendre en compte ce départ forcé.

Merci encore à ma voiture qui est rentrée à la maison, comme un cheval de promenade qui, ayant mille fois effectuée le même trajet, ne dévie pas de sa trajectoire jusqu’à l’écurie, malgré les sollicitations de son cavalier inexpérimenté.

J’arrive à la maison, c’est le premier jour des vacances scolaires ; mon fils s’active dans la cuisine. Il s’est préparé vite fait un petit casse-dalle, pensant déjeuner seul.

Me voyant, il croit que je suis rentrée pour déjeuner avec lui et il est navré de n’avoir pas fait la cuisine pour deux.

d_jeunerCe n’est pas grave mon grand, il y a pire dans la vie !

Je ne veux pas qu’il se stresse pour des futilités. Je sais trop, jusqu’à la culpabilité,  toute la difficulté qu’il rencontre lorsqu’il doit quitter ses copains, sa maison, sa ville le dimanche soir pour rejoindre son bahut. Je sais comme  il redoute la semaine qui l’attend.

Je me rends compte alors, que jusqu’à aujourd’hui, nous partagions pour des raisons différentes, la même appréhension pour la semaine de travail qui s’annonçait.

Après avoir fait réchauffé pour moi les restes de la veille, nous passons à table.

Je n’ai pas faim, mais je me force, tout en faisant en sorte de ne rien laisser paraître.

Vers 13h45, je m’en vais comme à l’accoutumé,  je suis sensée retourner au travail.

Je n’ai pas eu le courage de lui dire la vérité, il vaut mieux attendre que les émotions s’estompent.

Comment lui expliquer qu’à partir de maintenant, le monde est devenu encore plus incertain pour lui et pour sa sœur, que la menace du chômage plane sur la sécurité et le bien-être des occupants de la maison.

sec_emploi

As-tu bien réalisé tout cela, Bella NITOUCHE, as-tu réalisé les conséquences de tes accusations non fondées. Si encore je t’avais touchée, si seulement je t’avais insultée…Mais rien de cela ne s’est produit et toute ma famille est insécurisée par ta faute et celle de tes complices.

Quelle injustice Bella, un jour forcément tu le paieras…la vie t’apprendra, j’ai peu de certitude mais là, j’en suis certaine.

Je me rends à mon rendez-vous chez DANIELLE. A peine assise, je lui jette en pâture les coups  reçus pendant ces quatre abominables journées.

Je ne cherche plus à retenir quoique ce soit. Ici devant elle, je suis en sécurité, je peux me laisser aller. Alors, j’y vais de bon coeur et sa boîte de kleenex  opportunément posée devant moi, sur son bureau en prend un sale coup.

Cette fois ci, Mme DANIELE ne me demande pas mon avis. Elle a rédigé un arrêt maladie qu’elle me tend en fin de consultation. 15 jours d’arrêt, 15 jours de repos.

feuille_madadie

J’ai peur de tomber gravement malade, je suis tellement fatiguée, tellement vidée. Mon énergie s’est échappée de moi comme le sang d’une blessure profonde et me laisse sans force et sans défense.

A force de contrariétés rentrées depuis tant de mois pour cette entreprise ingrate, à force de frustrations, de baillons posés sur mes émotions, de coups reçus sans pouvoir les rendre, j’ai peur d’attraper une saleté. Une sale maladie ou une vraie dépression qui vous laisse absente pendant des mois ou plus…

La maladie ! Surtout ne pas lui laisser d’espace pour se développer.maladie_livre

Je la sens, elle est là, présente, silencieuse, tapie dans l’ombre. Elle attend le moment où je vais lui abandonner une ouverture, par laquelle elle va pouvoir s’insinuer silencieusement comme un souffle malfaisant.

Pour l’heure, elle est comprimée dans son trou par l’Envie de Vivre, mais patiente elle attend que je baisse ma garde, pour prendre enfin sa place.

Je rentre à la maison avec mes angoisses. Je me sens malade.

Je me laisse tomber sur un fauteuil, qui m’engloutit aussitôt.

fatigueDans ce lieu pendant 15 jours j’observerais impuissante, mon corps qui ne peut plus rien faire. Horrible sensation ! Je suis consciente de mon immobilisme, de ma mortelle pesanteur sans pouvoir y remédier. Mon corps ne répond plus, je suis remplie de tristesse et de fatigue.

Il fallait que je me sente menacée pour accepter de prendre les antidépresseurs et anxiolytiques prescrits par Mme DANIELE, sans beaucoup de succès.

nuage_noir

Mon horizon restera noir et aucune sensation optimiste ne viendra l’égayer.
Je suis enfermée dans mon corps. Au secours ! Laissez moi sortir ! Ce n’est pas moi !



12 mai 2007

Hommage à Grégory Lemarchal.

13 Jours qu'il est parti Grégory.

Aujourd'hui il aurait dû fêter ses 24 printemps. C'est pas un âge pour laisser tes parents et tes amis. C'était pas le moment de mourir Grégory.
Ce n'est pas toi qui a décidé, pauvrette ! C'est la mucoviscidose, ça c'est vraiment un scandale, une saloperie ! Qu'est-ce que tu dis ? Tu as pas eu de chance de ne pas avoir eu une greffe, pas assez de donneurs ?
C'est sûr que c'est insupportable de penser à cette pénurie qui dure depuis si longtemps.
Pas assez de don de sang, de plaquettes, d'organes...pas assez de don de soi, peut être. Pourtant chacun voudrait bien dans le fond. On le fera demain...
Et pendant ce temps là, de lendemain en lendemain, le temps passe et les vies aussi.
Tu étais beau garcon, on a su aussi que tu étais courageux et que tu avais du coeur.
Non ! Vraiment c'était pas le moment.

Gregory1


Seigneur ! Comment veux-tu que je trouve les mots pour expliquer l'injustice, les guerres, la faim, les maladies et le reste... C'est vraiment dur de prendre ta défense

10 mai 2007

L'arêne des tartuffes

Je sors de mon bureau et me dirige vers les escaliers qui me conduisent vers mes juges.
Je me sens fatiguée, il me semble que je suis aussi voûtée que les marches aux bords courbées par l’usure. Je me demande combien d’âmes ont pu passer par-là et remplies de quels sentiments ? Enjouées par quelques heureuses nouvelles ou au contraire accablées par le sort. 

Pour me rendre au bureau de DEDIEU, je dois traverser celui de A.M., laquelle n’est pas là. Son bureau est impeccablement rangé. Sur son bureau trône un vase d’où sortent quelques fleurs défraîchies qui penchent tristement leurs têtes fanées vers le sol. Je me prends d’une certaine sympathie pour ces fleurs accablées et flétries…fleursfan_es

Sortant du bureau de A.M., ma copie toujours à la main, je déambule quelques mètres encore dans le couloir qui termine sa course devant le bureau du maître des lieux. Point de cerbères devant la porte qui est restée ouverte.
Une courte hésitation, au seuil du destin qui est caché derrière.

Rentrée, je découvre l’assistance disposée en un cercle presque parfait.
Comme la dernière fois, une chaise vide m’attend, menaçante comme un chevalet de torture, juste en face de DEDIEU, mon funeste bourreau.

juges2

Allez, on devine sans tricher ! qui est qui ? Où se cache DEDIEU ? Qui est à sa droite ?

Il y a un peu d’une  mise en scène perverse dans cette disposition formelle.

Se trouvent là le Dr LEVOYANT, le Dr LACHAUSSURE, le Dr COURAGE. Celle-ci est mal placée pour moi, à contre-jour, je ne pourrais rechercher la douceur de son visage, quand sera venu le temps de l’opprobre.

Légèrement décalée, à coté de DEDIEU, je découvre également  dans le rôle de la plante verte, la gracieuse Mme PARACHUTE, invitée à la curée.

Au moment où je rentre, elle tourne la tête vers moi. Furtivement nos regards se croisent.

Décidemment dans tous les mauvais coups! Ne puis-je m’empêcher de penser.  Que fait elle là, elle qui n’est pas juridiquement associée dans l’affaire ?

Je prends place au milieu de cette sympathique assemblée, réunie là rien que pour moi !

C’est trop d’honneur Messieurs, Dames…tous là pour me dire au revoir, non vraiment fallait pas !

Le Dr LEVOYANT est à ma gauche, il esquisse un sourire maladroit en me regardant.

Gardes ton sourire pour toi espèce de faux cul ! Il a vite compris celui là, de quel coté il fallait pencher pour s’attirer les bonnes grâces. Son premier acte significatif n’est pas un acte de soin, c’est une mise à mort ! Tant pis pour HYPOCRATE !

Peut être aurait-il pu, éclairé d’un peu de bon sens, touché par la grâce de l’intelligence, se dispenser de voter ; arguer du fait qu’il n’avait pas assez de recul ou qu’il ne me connaissait pas.
Il y aurait gagné en crédibilité et en épaisseur.
Mais non, LEVOYANT a tout compris, son jugement est sûr puisqu’il rejoint celui de DEDIEU, il va voter mon licenciement sans trembler et  que DIEU (le Vrai) lui pardonne, sans comprendre.

Tu iras loin toi, petit bonhomme en culotte courte, tu votes déjà comme Papa…

Mais silence, les artistes sont là et le rideau se lève, ou plutôt commence la Corrida.

Piquador

Banderilles

miseamort

Le picador sous les huées

Pose de banderilles

Mise à mort

« Nous avons pris une décision très grave vous concernant, celle de nous séparer de vous»

Vous avez raison Oh grand DEDIEU, c’est grave…surtout pour moi, mais rassurez-vous cela le sera aussi pour vous bientôt, je vous promets des lendemains qui déchantentpensais-je

"Cette décision a été prise à l’unanimité…moins une voix, celle de Mme COURAGE" continue le Dr DEDIEU.

Tu noteras lecteur épouvanté, la subtile différence qui existe entre « à l’unanimité moins une voix » et  « à la majorité ».
Dans le premier cas, c’est vraiment TOUT LE MONDE sauf une petite voix, dans le deuxième cas c’est seulement une mince et bien terne majorité.
Donc quand on veut impressionner on dit plutôt « a l’unanimité moins quelque chose ».

Cela DEDIEU le sait, lui ! Contrairement à toi, lecteur naïf. Alors il tartine un peu plus, dés fois que, sous le coup de l’émotion, je me sois un peu bouchée :

« Je veux dire à 4 voix pour et une voix contre »
Merci de me donner cette précision importante, je te rappelle, bourreau borné, que je suis comptable et que je me doute de ce que représente une voix dans une assemblée de 5 personnes.

Je comprends aussi que la plante verte, ou plutôt la plante carnivore, a voté tout comme les associés, et je comprends pourquoi elle a été encore parachutée là...
Sans aucun doute pour s’assurer d’un résultat conforme aux attentes de DEDIEU.

(En effet, si par malheur le dernier associé, soudainement pris de scrupules avait hésité, le résultat n’eut pas été certain. Deux voix pour le licenciement, celles de DEDIEU et de LACHAUSSURE, et une contre, celle du Dr COURAGE plus une abstention par exemple, celle du Dr LEVOYANT)

On peut toujours rêver à un monde où il existe plus d’un courageux !

Donc Mme PARACHUTE,  a rempli la besogne pour laquelle elle est payée. La plante carnivore (1) aura participée à la PlanteCarnivorel’estocade de la bête saignante et épuisée… enfin ! La voilà vengée de ces longues années durant lesquelles il lui aura fallu avaler son chapeau en ma présence.

Quelle revanche, peu glorieuse certes mais efficace et définitive ! Merci Dr DEDIEU d’avoir permis cela ! Il est vrai que toute seule, cela eut été un peu difficile, tant l’approximatif se trouve être désarmé par la logique des chiffres et du bon sens. Ce qu’elle n’avait pu faire seule, elle l’avait réussi avec l’aide de Bella Nitouche et l’oreille complaisante du tribunal des dupes.

Bon, assez de digressions, revenons à DEDIEU. Eh bien il ne veut pas discuter plus longtemps ! Il a préparé un papier qu’il fait glisser adroitement sur son bureau, en le poussant devant lui.

Le feuillet venimeux, vient arrêter sa glissade silencieuse pile devant moi. Je m’en saisi et le lis rapidement.

Dans le trouble qui est le mien à cet instant, je n’y vois qu’un ramassis de fausses accusations qu’on me demande d’approuver par ma signature. Une sorte de confession écrite. Le picador est entré dans l’arène

Je repousse alors la lettre, sans même terminer de la lire, en disant que jamais je ne signerais ce monument de contrevérités.

DEDIEU me répond aussitôt qu’on ne me demande pas d’être d’accord, mais seulement de reconnaître que ce document m’a bien été remis, en y apposant ma signature, précédée de la mention «  remis en main propre, le 12 février… ».

C’est ce qui s’appelle « poser les banderilles » en langage taurin.

Machinalement, je m’exécute, la tête un peu dans le coton parce que l’émotion m’envahit de nouveau.

Comme je lui rends le courrier, constatant mon trouble, il devine que je n’aie pas tout lu :

« Je crois que vous n’avez pas tout lu » dit-il. Deuxième banderilles, je commence à saigner..

Et comme il a perçu, que troublée, je saisissais mieux les paroles que les termes de la lettre il rajoute :

« On vous demande de partir maintenant…tout de suite » C’est la mise à mort…

« Ah bon !… Je dois retourner dans mon bureau pour prendre mes affaires personnelles » répondis-je.
« Bien, sûr ! » Renchérit-il d’un ton cassant. L’estocade, sèche, mortelle…

« Au pied du vainqueur, une âme se disloque. C’est un autre soi-même, né par hasard taureau » (2)

Je ne me souviens pas si j’ai salué mes bourreaux avant de partir.

tribunal

Celui qui, avait officié brutalement mais aussi les autres, complices silencieux de cette infamie qui consiste à renvoyer sans preuves (S'il en existait il s'agirait de faux témoignages) une salariée qui, depuis 10 ans, toujours s’est efforcée d’être rigoureuse et consciencieuse.

Encore, à ce moment là je ne savais pas qu’à la lâcheté et à l’injustice succéderaient quelques jours plus tard la médisance et les mensonges les plus ignominieux. Certains auraient voulu faire penser, et d’autres laisser croire que je me serais livrée à quelques malversations…Le pire c’est que certains l’ont cru !
Il est vrai que « contre la médisance il n’y a pas de remparts » (3)

Je sors du bureau, referme calmement la porte.

Comme il y a quelques jours, je suis en état de choc émotionnel intense. Je suis contente de ne pas leur avoir donné le larmesplaisir de me voir pleurer une autre fois. Cela a du soulager DEDIEU, tellement plus apte à écouter ses patients que ses collaborateurs !

Une porte claque dans mon dos.

« Elma ! »

C’est Madame COURAGE qui se désolidarisant du tribunal infâme, vient à mon secours et m’invite dans son bureau.

Je m’y effondre alors. Je ne sais combien de temps exactement je suis restée ainsi, à pleurer sur moi.

Peu de temps en vérité, celui d’un échange amical et fortifiant en tous cas.

Mes larmes séchées, nous nous quittons sobrement et tristement.

Merci à vous Dr COURAGE, merci d’avoir été la main tendue, merci pour vos paroles apaisantes, merci de m’avoir écoutée.

Jamais je ne vous ai confondue avec l’assemblée de dupes que je venais de quitter.

Une fois dans mon bureau, j’appelle Inès et lui demande de bien vouloir convier Mme MIBAL à se joindre également à nous.

Quelques secondes plus tard, Inès entre. Je lui confirme que je suis licenciée pour faute grave et que je dois m’en aller immédiatement.

Elle est choquée et n’arrive pas à le croire. Nous n’avons pas le temps d’en débattre plus longtemps car Mme MIBAL entre.

Je l’informe avec sérénité de mon départ définitif de l’entreprise. Bien que cela fasse 10 ans que je travaille avec elle, qui fait partie de mon service, elle ne montre pas beaucoup d’émotion et c’est d’un ton énergique et assez neutre quelle me répond :

« Eh bien, à un autre jour peut être ! »

joie_bureau

Courte épitaphe que je ne commenterais pas.

J’ai rassemblé mes effets personnels, décollé avec précautions les dessins que petit, mon fils m’avait offerts,  et après avoir embrassé Inès, avant de partir, j’ai regardé ce bureau dans lequel parfois je m’étais sentie bien.


(1)Il paraît que certaines plantes carnivores sont belles, mais il paraît également qu’elles ne sentent pas bon…la décomposition de leurs victimes, semble t’il

(2)Auteur inconnu
(3)Tartuffe, ou l'imposteur (1664) Molière

Justice1

justice2

La justice équilibrée

La justice à "ONSETAIT"

Dans son habit de lumière le Matador DEDIEU commence avec la mine qui va bien :

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9 mai 2007

Les 12 travaux d'Elma (et d'Ines...)

Pour trouver un peu de réconfort et quelques conseils, je prends mon téléphone et j’appelle mon ex. Par chance il est là. J’éprouve un soulagement à l’entendre. Il est là dans les coups dur et réciproquement. Je lui raconte. Il est calme et me dit que cela sent le traquenard. Il me dit qu’il faut s’attendre à une procédure de licenciement qui me sera sûrement signifiée à midi, assortie d’une mise à pied conservatoire, qui rendrait crédible l’impossibilité du maintien du contrat de travail. Ceci expliquerait la demande urgente de DEDIEU qui a besoin de tous les renseignements pour Midi.(Il a géré une entreprise mon ex, il s'y connaît un peu en droit du travail)

Il me dit que je suis bien bête de m’exécuter et il me conseille de faire le minimum : Donner le mot de passe de l’ordinateur, la procédure pour la télétransmission de la paye et BASTA !

col_re

Un petit nuage de colère passe dans le ciel de mon ex...

« Après ils vont se brosser ! Tu prends tes petites affaires, tu montes tranquillement dans ta voiture, tu vas voir ton médecin qui t’attend et qui veut t’arrêter depuis jeudi et tu te mets en maladie pour une durée indéterminée. De toute façon tu n’as plus rien à perdre »

Il a la moutarde qui lui monte au nez mon ex. Il faut dire qu'il n'a pas toujours bon carractère !
Il se propose de venir me chercher si je ne suis pas en état de conduire.

Bella et DEDIEU sont évoqués avec une délicatesse que la décence m’interdit de reproduire ici.

Finalement c’est moi qui suis presque obligée de le calmer. Un comble !

Ce faisant, j’ai repris « du poil de la bête ». Je me sens plus calme et je veux en finir, mais dans la dignité, pas en mettant le feu avant de partir. Quoique !

A peine ai-je posé le combiné téléphonique que retentit un petit toc à la porte qui s’ouvre. C’est la chance qui rentre et avec elle un peu plus de paix et de détermination.

J’ai la chance depuis des années d’être secondée par une admirable et chère collaboratrice, Ines TIMABLE. Habituellement Ines ne travaille pas le lundi, mais sa charge de travail étant importante, il lui arrive de passer au bureau pendant son jour de repos, pour mettre à jour les dossiers en souffrance (eux aussi ! décidemment …)

Je l’informe, avec un calme singulier en la circonstance, de ce qui s’est passé et de la copie que je dois rendre dans moins de 4 heures, avec mon tablier sans aucun doute.

La stupéfaction et l’incrédulité mêlée à la douleur se lisent immédiatement sur son visage. Ses yeux se remplissent de larmes. Pudique, elle penche sa tête en arrière, croyant par ce geste dérisoire empêcher les larmes de rouler sur ses joues. Peine perdue, la première est déjà tombée sur le bord du bureau.

«- Non ! Inès pas de larmes, je vais craquer moi aussi et en pleurant à deux, les choses ne vont pas avancer, ni changer »

Surmontant mon émotion que je sens revenir, je lui demande une dernière fois de m’aider.

Je vous le demande comme un dernier service, reprenez-vous, aidez-moi… jusqu’au bout »

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Cliquez donc pour voir où vous en êtes !

Elle se reprend peu à peu.

En marmonnant que c’est ignoble, elle sèche ses larmes et après quelques instants nous nous mettons au travail.

Ines a pris ma place derrière mon bureau, à mon poste de travail. Je lui dicte de la façon la plus concise et la plus efficace possible les éléments nécessaires à ce que le travail puisse continuer à se faire en mon absence.

Et comme à l'accoutumé , avec elle le travail avance, les gestes s’enchaînent, les automatismes reprennent leurs droits.

Je peux affirmer aujourd’hui, qu’elle aura mis tout son courage, toute sa pugnacité, toute l’efficacité qui est la sienne à mon service et au service de « ONSETAIT », cette fois là encore, pour que notre collaboration se termine comme elle avait commencé, dans la satisfaction du travail accompli.

Le travail, les obligations avant tout, mais toujours dans le respect, la délicatesse, la sympathie et j’ose le dire finalement dans l’amitié réciproque, je crois.

Grâce à elle, nous avons terminé quelques minutes après midi. Un véritable exploit au regard de la tâche qui m’avait été demandé par le Dr DEDIEU et dans le temps qui m’était imparti.

La connaissance que nous avions l’une de l’autre, le travail que nous avions organisé de façon à qu’il puisse s’accomplir en cas d’absence de l’une ou de l’autre, avait permis que cette fois là encore, de faire face à l’échéance, pour la dernière fois,  n’ais-je pu m’empêcher de penser à cet instant.

Pour votre efficacité, pour le travail accompli silencieusement, pour votre modestie et votre gentillesse je vous remercie du fond du coeur,  ma chère Ines.

fleurs

Pour vous Ines, ces quelques fleurs, belles comme votre coeur !

A 12h01 min, le téléphone sonne, c’est DEDIEU qui s’impatiente. Il n’a pas réalisé que seule, jamais je n’aurais pu réunir les informations nécessaires, les organiser, les écrire et rendre ce travail en temps et en heure.

Lui, moins que les autres,  connaît la charge de travail, les responsabilités, les implications du travail du service comptabilité.

Il ne les connaît pas, ceci explique peut être la superbe indifférence ou la délicate condescendance avec laquelle il considérait  habituellement les demandes, les observations, les appels au secours que régulièrement je poussais à ses oreilles.

J’ai quitté Ines avec tristesse, j’ai regretté par avance le travail que je ne ferai plus avec elle.

Après avoir mis mon travail dans une enveloppe fermée, comme demandé sur le petit mot assassin du Dr DEDIEU, je suis allée retrouver encore une fois le tribunal des médecins.

5 mai 2007

6 mai, on vote !

Aujourd’hui nous votons pour les Présidentielles, tranquillement

Mesurons nous vraiment la  chance qui est la notre ?


Je ne me rappelle plus combien de pays peuvent prétendre, sans rougir, être authentiquement démocrates.
Je ne parle pas de ces républiques bananières vampirisées par leurs dirigeants.

Ni de celles-ci qui, derrière le mot République déjà usurpé, ont osé accoler le mot démocratique, et dont les geôles sont pleines d’innocents seulement coupables de penser ou de croire différemment.

Je ne parle pas de ceux pour qui la femme battue, martyrisée, vitriolée, tuée ne mérite ni une main tendue  encore moins un procès.amnesty_femme

Je n’évoque pas ceux qui ferment les yeux sur l’exploitation sexuelle des enfants, sur le travail forcé, ceux chez qui la psychiatrie est une arme qui permet d’embastiller sans procès équitable, en silence.

amnesty_franceJe ne parle pas de tous ceux, qui tous les ans sont régulièrement dénoncés par Amesty International

Normalement que ce soit Sarko ou Ségo qui sorte des urnes à 20 heures, nous sommes assurés de continuer à vivre notre liberté demain.

Libres de penser et de dire, voire de dénoncer !

Libre de croire ou de ne pas croire à un Dieu, libre de l’honorer publiquement (dans le respect de la laïcité républicaine) ou de le garder au fond de notre coeur.

Libres d’aller et de venir où bon nous voulons, libres de se réunir, de s’associer, de militer.

Nous sommes libres et libres nous resterons, dans un pays où les contre-pouvoirs déjà nombreux  doivent être encore renforcés et protégés par chacun d’entre nous.

segolene_royal

flag

Sarkosy

Qui sera l'élu ?

Aujourd’hui le plus modeste, le plus obscur d’entre nous, pour peu qu’il bénéficie (et c’est bien un bénéfice) de la nationalité française, peut mêler sa voix et dire sa volonté en glissant son buletin dans l’urne sacrée avec celle du puissant, à égalité.

Il faut seulement se souvenir de ceux qui ont versé leur sang, ceux qui ont perdu un enfant, un père, une mère pour que aujourd’hui, paisiblement, sans la peur au ventre, on puisse librement choisir.

Bien sûr elle n’est pas parfaite notre démocratie, nous pouvons encore l’améliorer, la renforcer, mais n’en déplaise aux esprits chagrins, que nous sommes heureux de vivre ici !

bar_elegent_blu

5 mai 2007

La messe est dite.

Lundi…soit 5 jours après l’incident avec Bella !

7h30, je suis arrivée un peu plus tôt que d’habitude, soucieuse de traiter les dossiers en cours, avant de rencontrer Madame DANIELE qui, sans aucun doute insistera pour me mettre en arrêt de travail quand elle va constater mon état.

Je pénètre dans le hall, c’est bizarre il y a comme une odeur de shit ! Mauvaise perception sans doute…

photocopieJe sors précautionneusement le tas de documents que j’avais soigneusement compilé et rangé dans mon armoire avant de partir précipitamment samedi.

J’allume mon ordinateur. etc… (Tu connais maintenant lecteur-voyeur, le rituel de lancement d’une journée de travail, que j’ai pris la peine de décrire avec soin deux billets avant celui-ci).

Ayant besoin de quelques photocopies, je m’introduis dans le  bureau de madame MIBAL, dans lequel se trouve l’imposante machine. 

La dernière feuille dupliquée m’étant mollement rendue par celle-ci, je sors du bureau avec mon paquet de feuilles encore tièdes, encore entourée par l’odeur de l’encre chaude.

Dans le couloir, je fais les quelques pas en sens inverse pour rejoindre mon bureau et là, surprise !

Malgré l’heure encore matinale, il est tout juste 8 heures, je vois le Dr DEDIEU insérer sa clef dans la serrure de mon bureau. Rencontre inattendue pour lui aussi, à voir la surprise qui se lit sur son visage.

Renonçant à faire usage de sa clef, il se retourne et se dirige rapidement vers moi qui ne m’étant pas arrêtée arrive rapidement face à lui.

poignee_de_mainTout en avançant, il prend l’initiative de la poignée de main; une poignée de main, qui dépasse de loin en chaleur et en cordialité tout ce que j’avais pu connaître jusqu’ici.

Ma main est retenue plus longtemps, serrée plus fortement, sans que son regard ne quitte le mien

« Bonjour, Elma » dit-il sur un ton amical, presque affectueux »

Sa deuxième main tient une lettre qu’il me tend tandis qu’il relâche ma main de  la sienne.

« J’ai ceci pour vous… vous le regarderez… je retourne aux étages, je suis pressé »

Immédiatement il fait demi-tour, sans autre explication.

Je le regarde s’éloigner, je regarde la lettre, je me sens frustrée de cette rencontre avortée, de ces non-dits.

J’ouvre finalement mon bureau, je pose mes papiers sans cesser de regarder l’enveloppe avec un mélange de curiosité et d’inquiétude…

Je reste debout devant ma table de travail tandis que j’ouvre fébrilement l’enveloppe.

Il y a plusieurs feuillets.

Il s’agit de deux pages. L’écriture est rapide, appuyée, penchée vers la droite, très aérée.

Le feuillet principal, dont l’écriture commence haut sur la page, ne contient qu’une quinzaine de lignes. Je reconnais enveloppeimmédiatement l’écriture typique du Dr.  DEDIEU

«Elma,

Merci de me transmettre par écrit :

Le contenu de vos responsabilités à ONSETAIT

Toutes les tâches que vous avez à accomplir

Je souhaite également avoir en possession

le mot de passe de votre ordinateur

Toutes les procédures nécessaires pour les télétransmissions des payes

Toutes procédures informatisées nécessaire au fonctionnement de votre travail (il manque un s, DEDIEU, serait-ce l’émotion ?)

Merci de remettre cela à A.M. sous pli fermé

Par ailleurs mes associés et Moi-même vous attendons dans mon bureau aujourd’hui à 12h pour un entretien

CORDIALEMENT
Signé DEDIEU

peur3D’un seul coup, je sens mes jambes trembler et je rejoins ma chaise précipitamment. Je m’y laisse tomber.

Je suis littéralement en état de choc, je n’arrive pas à penser de façon cohérente, j’ai le souffle court.

« Respires, du calme ! Respires, me dis-je,  respires bordel ! Tu ne vas pas y arriver !... »

Mon émotion me submerge, j’ai la gorge sèche et je sens un afflux sanguin m’empourprer le front et le cou.

Mon cœur tape violemment dans ma poitrine, une boule qui me vrille l’estomac.

Je reste quelques instant dans un état de confusion tant le choc est grand.

C’est comme une peur incoercible qui vous fige et vous empêche de vous enfuir.

Au bout d’une longue minute, je reprends petit à petit mes esprits.

Au choc violent, à la stupeur succède une colère mêlée de dégoût.

Je comprends que la messe est dite. Les mises en garde, les allusions de Madame COURAGE me reviennent aux oreilles "Elma, je me fais du souci pour votre avenir à ONSETAITpeur2"

Pour une raison absolument incompréhensible, ils ont choisi de croire Bella NITOUCHE et ce en l’absence de témoin et de confrontation.

Ils ne m’ont pas laissé ma chance. Mais pourquoi ? 

C’est donc cela, je ne suis rien pour « ONSETAIT » l’entreprise pour laquelle je travaille depuis 10 années.

Tout ce que j’ai fait, tout ce que je suis, cela ne compte pas, n’existe pas.

Quelle violence, quel mépris dans ces deux feuillets remis en hâte sans explications !

poign_e2Quelle lâcheté dans la vigueur de la poignée de main, qu’elle hypocrisie dans la douceur de sa voix et dans son regard neutre.

Rétrospectivement ce contact me dégoûte !

Cette poignée de main, si forte, si appuyée était en fait un adieu, celui que l’on fait à la famille éplorée après la mise en terre ! …Il faisait peut être par ce geste inutilement appuyé son deuil de moi, déjà…juda2
Heureusement, il n’y eut pas d’accolade, car ceci eût été le baiser de Juda.

Pire encore, cette  poignée de main était celle de l’excuse :

Pardon d’être contraint de vous faire mal, j’aurais tant voulu que... 

C’est vrai qu’il peine à se trouver responsable de quelque chose le bon père DEDIEU.

Quand il fait mal, ce n’est jamais de sa faute. Il n’est que l’exécuteur des basses œuvres que sa conscience lui commande…

Où est la responsabilité du bourreau quand il n’est que la main qui obéit ?

bourreau_des_innocents

Et puis ce « Cordialement » à la fin du courrier ! Est-ce ainsi que l’on signifie son arrêt de mort à l’un de ses collaborateurs ? Cordialement ?

Il faut être piètre psychologue ou parfait lourdaud  pour terminer ainsi une telle lettre.
Pour un médecin qui se targue d’être un fin psychologue, et qui ne peut pas être un lourdaud, le terme doit être une sorte de lapsus dont la signification ne m’apparaît pas, maintenant encore.

Peut être que, « fondamentalement » comme il dit souvent, il souffre de me jeter comme un kleenex après tant de longues kleenexannées de partage et de collaboration, mais moi je pense que « fondamentalement » même cela il n’a pas su le faire.

J’ai envie de vomir, me serai-je trompée une seconde fois si lourdement en si peu de temps… une fois sur Bella et une autre fois sur DEDIEU.

Je suis comme anesthésiée, les coups ont été portés si rapidement et avec une telle violence que cette dernière blessure provoque en moi une énorme fatigue mais pas une réelle douleur.

Dans un éclair de lucidité je me rends compte que mes pensées sont vaines et que je ne résoudrai rien maintenant. Je ne veux plus penser, ne plus réfléchir, c’est trop dur…

Je préfère me réfugier dans le travail, peut être dans mon dernier travail pour ONSETAIT !

Je relis le courrier comminatoire.  Il ne se rend pas compte de ce que cela représente !
Croit-il que dans l’état dans lequel je me trouve, je vais pouvoir réunir autant d’informations et les écrire comme cela, avant midi !

Décidemment, jusqu’au dernier moment, jusqu’à ce qui sera peut être le dernier ordre, mon travail n’aura pas été mesuré.

Ma main me trahit, elle tremble, mon écriture est illisible…comment vais-je faire ?

2 mai 2007

Bella NITOUCHE porte plainte

trahison

La partition de la trahison. Paroles Bella NITOUCHE - Orchestre ONSETAIT, sous la direction du Dr.DEDIEU

J’ai finalement récupéré mon fils avec un peu de retard. Sympa, il n’a rien dit.

Après le déjeuner, un moment de détente à faire les mots croisés, je m’assoupis sans trouver le mot en huit lettres qui commence par un « B ».

Ensuite re-voiture pour aller faire les courses. Les sempiternelles courses sans lesquelles un samedi ne mériterait pas son nom.

supermarche

Le supermarché avec sa foule uniforme et grouillante, au milieu de laquelle des milliers de visages aux traits tirés, et autant de corps perdus, se rencontrent et se croisent sans se toucher.

Des milliers de regards  inexorablement attirés par les rayons colorés et surabondants. Agencement rusé des produits qui attirent l'oeil et vident les portes-monaies..

caddies2Des dizaines de caddies grillagés, mollement poussés par des messieurs venus là, par pure obligation et qui traînent leur ennui hebdomadaire en cherchant du regard celle qui choisit, décide, disparaît, revient, dépose,et repart aussitôt pour rejoindre la cohorte des fourmis besogneuses qui font  la même choses.
Fond musical régulièrement déchiré par les annonces promotionnelles tonitruantes qui veulent détourner le client de sa liste préfabriquée sur laquelle est noté avec conviction l’indispensable, seulement l’indispensable.

Enfin, la ligne de caisse où semblent répliquées à l’infini les caissières, vestales du lieu, qui entre rayonsdeux sourires, font crépiter sans fin les caisses gloutonnes et insatiables du temple de la vie chère.

La voiture, toujours sans radio me semble être un havre de paix. Contact, pilote automatique retour vers la maison.

Maintenant, c’est juré, je ne bouge plus.

Je ne bouge pas beaucoup, c’est vrai mais je  ne décroche pas complètement du boulot.

Comme hier soir, je continue d’être habitée par ONSETAIT et tous ses vilains lutins.

Pourtant les enfants sont là, gais lurons, aimants, attentionnés, drôles…ils savent que je suis soucieuse mais font comme si…

Mon portable sonne, je déteste, mais du fait de l’environnement familial,  je m’empresse de décrocher…

C’est X.

J’attends, tendue ces premières paroles, j’attends la suite et là, stupeur, c’est la douche froide.

Elle m’apprend que Bella NITOUCHE a porté plainte à la gendarmerie ! C’est impossible, c’est une mauvaise blague !  Mais gendarmeriepour quels motifs a-t-elle porté plainte ? Comment ça pour coups et blessures ! mais c’est impossible, je ne l’ai pas touché…c’est une farce…Non, non ce n’est pas une blague Elma, ce n’est pas une blague et ceci constitue une grave menace pour votre avenir à « ONSETAIT ».

Le ton est grave, froid comme le couteau qui va couper mes liens anciens avec BELLA, mais bientôt avec mon travail.

Non nous quittons sobrement et tristement.

Mon petit monde se fissure et va finir par tomber en poussière, un peu comme dans les bandes dessinées, mais là je ne ris pas.

Je suis envahie par une révolte qui vient du plus profond de moi.

Les bras m’en tombent, je suis scotchée, littéralement sur le c...

Et là, je te le donne en mille lecteur interdit,  je n’ose même pas te l’avouer, une idée saugrenue me traverse le cerveau :

Je pense que le docteur DEDIEU  va m’aider à passer ce mauvais moment.
Non seulement il va m’aider mais en plus il va passer un savon à Bella pour avoir réagit comme une petite écervelée.

Le docteur DEDIEU ne supportera pas l’intrusion de tierce partie dans la résolution de problèmes liés à ONSETAIT.

Mettre l’incident sur la place publique, porter plainte à la police pour un incident de travail, qui devait se régler en interne, ça c’est une faute que le docteur ne laissera pas impunie.
Une parenthèse: J’ai été virée à la suite de cela, vous connaissez la fin.

trahisonMais ce que vous ne savez pas c’est la complexité et l’intensité douloureuse des sentiments qui me traversent.

Plus particulièrement envers Bella, cette garce de Bella.

10 ans que je la connaissais Bella, 10 ans que je ne la connaissais pas !

Aujourd’hui je lui en veux terriblement d’avoir insécurisé ma famille par cette vengeance disproportionnée et vicieuse.
Je lui en veux, de m’avoir précipitée, alors que j’ai 48 ans,  au milieu de deux millions de chômeurs.

Je lui en veux d’avoir menti – car elle a menti - et sur mon lit de mort je dirai qu’elle a menti

Je lui en veux d’avoir tout mélangé.

Mélangé le silence et le mépris, l’injustice et l’exigence professionnelle, la rigueur et le caprice.

Tu n’as rien compris Bella, et moi je n’ai pas compris que tu n’étais pas capable de faire un minimum la part des choses.

Je t’ai donné trop de crédit

Une amitié s’est écroulée sur elle-même, engloutie comme dans un trou noir. Comment pourrait-il en être autrement ?

Je ferai le deuil Bella, de toi et de tes maîtres.
Un jour,  les images du passé ne me feront plus mal.

Les bons moments passés ensemble, les fous rires, les souvenirs de ton mariage, le tintement des verres qui se touchent, les moments chez moi avec mes enfants, ton arrivée à ONSETAIT, tous ces flash qui  me tuent aujourd’hui, je les oublierai, j’en ferai mon deuil.


Maintenant c'est le temps des larmes.
Des flots de larmes me submergent, elles s’échappent de moi sans que je puisse et Pleurssans que je veuille vraiment les retenir.

Merci à mon corps qui réagit, je laisse couler les larmes qui lavent mon dégoût, ma révolte et ma peine.

Dans la mer de larmes quelques îlots de douceur.

Merci à mes amis qui sont là au bon moment.

Merci à mes parents de m’avoir appris a être debout et à mes enfants qui me donnent l’envie de rester droite.

Ils me connaissent bien et depuis longtemps ceux qui sont autour de moi. Aucun ne s’aventurera à me dire que «comme d’habitude, je me suis faite avoir »
Non, ils ne le diront pas parce qu’ils savent que malgré l’énorme souffrance qui me brise aujourd’hui, je ne changerai pas.

Un jour homme ou une femme, un autre inconnu viendra vers moi pour devenir mon ami.

Je ne lui fermerai pas mon cœur à cause de toi.

Je ne m’interrogerai pas trop longtemps, avant de lui ouvrir ma porte et je lui donnerai ma confiance à nouveau.

Plutôt prendre le risque de la trahison que de vivre une nouvelle relation dans laquelle le soupçon  prend le pas sur la confiance et sur le don de soi.

Non Bella, tu n’auras pas réussi à polluer dans mon cœur l’image de l’amitié ; ma vie ne deviendra pas grise à cause de toi.

Dimanche :

L’invraisemblable réaction de Bella NITOUCCHE continue à  m’occuper l’esprit.

A vrai dire, je me trouve gravement optimiste, pour ne pas dire prétentieuse, pour avoir cru que le schisme qui produit dans le pleurs2travail n’arriverait pas à rompre définitivement notre relation amicale.

Pour ma part, même au moment les plus chaotiques de notre relation, j’ai répondu présente à chaque fois quand Bella voulait bien m’informer de ses difficultés personnelles (et non pas professionnelle).

C’est vrai que dans le boulot, le copinage, ce n’est pas mon truc mais dans l’amitié le « boulotage » n’existe pas non plus.

Les antagonismes qui peuvent naître dans le travail n’interfèrent pas complètement avec les sentiments que je peux avoir pour une personne.

J’arrive assez bien, même si c’est un peu compliqué, à faire la part des choses. Je sais mettre le couvercle sur les divergences pour garder une oreille suffisamment attentive et ça, pour beaucoup, c’est difficile à intégrer.
Mais là non plus, je ne veux pas changer

Je continuerai contre vents et marées à dire ce qui me semble être bon ou mauvais pour l’entreprise. En matière de comptabilité ou de gestion, la rigueur et la prudence s’imposent souvent.

J’ai toujours considéré que mon travail était un engagement et qu’il était de mon devoir d’anticiper les problèmes comptables ou de gestion et bien sûr de les pointer du doigt quand ils apparaissaient.

Alors bien sûr qu’on ne voit pas en moi l’hirondelle qui fait le printemps.  On ne me prend pas toujours pour une grande facétieuse et pour une vraie rigolote.

Non, moi c’est plutôt le genre oiseau de mauvais augure, grande prêtresse des catas, rabat-joie de service.

hirondelle2

hirondelle

corbeau

MonsieurCorbeau

Gentilles hirondelles qui annoncent les beaux jours

Oiseaux de mauvais augures, amis des comptables

Moi je donne souvent, parce qu’on m’en donne l’occasion, dans la « chronique des  difficultés prévisibles » C’est sûr comme dirait mon fils, « voilà comme ça casse l’ambiance… »

Vous avouerez que  comptable c’est un métier de mer..

Finalement, sur ce point, il disait vrai mon ex, c’est un métier ingrat.

Être à la hauteur de ses fonctions c’est inévitablement prendre le risque d’être ennuyeuse. Quand les résultats sont bons, impossible de ne pas plomber l’atmosphère en préconisant  telle provision. Ce qui va écorcher la trésorerie et par-là même les alléchantes perspectives d’augmentations ou les prises de dividendes.

Quand ils sont moins brillants, et que la mauvaise nouvelle a pourtant été précédée de multiples mises en garde, vous n’en demeurez pas moins le sinistre corbeau, perché sur sa branche qui contemple les ruines.

Ce serait bien d’équiper les comptables de jolis grelots qui permettraient à certains de les entendre de loin, pour mieux les éviter.

A cause de cela, j’ai pris l’habitude de tourner les choses en dérision.
C’est une attitude défensive selon DEDIEU. Il a raison.

Il faudrait que je puisse comme lui, dire des choses plus savantes et plus intéressantes, mais ce n’est pas mon domaine de compétence.
Moi c’est la compta... c’est con hein ?calcul
Ça ne va pas fort, je passe un coup de fil à madame Danielle (Je rappelle que c’est ma psy) parce que je sens qu’il faut aider ma foi en la vie et me protéger.

Madame Danielle me donne quelques indications et me demande de passer le lendemain. Elle souhaite encore une fois me mettre en arrêt maladie.

Je lui confirme ma visite pour le lendemain après-midi car il faut que je vois mon équipe le matin pour faire le point, et leur laisser des consignes… décidemment je suis vraiment co...

Fin du week-end.

1 mai 2007

Travailleurs, travailleuses etc...

muguet

Bonjour travailleurs, travailleuses,
Je vous offre ce beau muguet pour la fête du travail. Sympa non ? d'autant que c'est de bon coeur.

Mais quand même, c'est pas une raison pour oublier les origines de cette petite fête tellement sympathique à vos yeux

haymarketPour changer un peu, l'histoire commence dans la violence, avec un petit parfum de révolution c'est à dire avec l'odeur de la poudre et le goût un peu salé des larmes et du sang...les chars fleuris existent seulement pendant le carnaval.Pour une fois cette petite révolution nous vient d'outre-atlantique le 1er mai 1886, c'est la journée de 8 heures chez les cousins américains.
Eh oui il n'y a pas que Halloween, mais ça fait peur aussi.

fourmies1ermai

En 1891, à Fourmies en France, le joli mois de mai commence mal...

1ermai

Mais pour vous cette année, je vous souhaite simplement de recevoir un joli brin de muguet, avec de belles clochettes, qui sente bon le printemps et qui dure bien longtemps

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Le licenciement d'Elma DERANGE
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