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Le licenciement d'Elma DERANGE
Le licenciement d'Elma DERANGE
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16 mai 2007

Mise à pied

Dans mon émoi, j’ai oublié un évènement important survenu avant l’entretien  que je viens de narrer :

Alors que je m’agitais fébrilement en compagnie d’Inès pour rassembler les éléments demandés par DEDIEU, le standard situé à l’entrée de l’établissement  me passa sans beaucoup de discrétion une communication téléphonique :

gendarmeAllo oui…c’est la gendarmerie qui veut vous parler.

Allo, madame Dérange…oui…bonjour, c’est la Gendarmerie  (celle dont dépend l’entreprise ONSETAIT ).

Je fis, immédiatement le rapprochement avec l’information que j’avais eu 48 heures avant concernant la plainte de Bella NITOUCHE contre moi.

Malgré cet avertissement, sur le moment je craignis que cet appel annonce quelque chose de plus grave encore, un accident survenu à l’un de proche par exemple.

Mon interlocuteur, m’empêcha de fantasmer plus longtemps.

Nous souhaitons vous entendre pour une affaire vous concernant… Ajouta t’il sans donner d’autres précisions.

C’est bien la plainte de Mam’zelle NITOUCHE contre moi, ai-je alors pensé.

Le ton du Gendarme est plutôt agréable, presque enjoué.

Quand pouvez vous vous libérer ? demande t’il encore.

Je lui propose de venir quatre jours plus tard, le matin.

Bien, pas de problème, demandez le Lieutenant LEJUSTE. Au revoir Madame DERANGE.

Au revoir Monsieur bredouillai-je pour terminer.

Cet évènement s’étant produit une heure avant mon entretien, je te laisse deviner cher lecteur dans quel état d’émotion et de lassitude, je me trouvais au moment de quitter Inès et l’entreprise.

En rejoignant le parking, après cette succession d’émotions négatives, je suis encore en état de choc. J’ai la tête dans du coton. Le bruit de mes pas, le chant des oiseaux me parviennent comme à travers un filtre.

Mécaniquement, je suis rentrée dans ma voiture, j’ai posé mes affaires sur le siège.

Alors que je démarrai, je me souviens m’être dit :

Fais un effort de concentration, essaies de regarder la route attentivement, il ne manquerait plus que d’avoir un accident à cause d’eux

Mais aujourd’hui j’avoue ne pas me souvenir du trajet, pour cette fois là, je n’ai aucun souvenir, comme si mon esprit refusait encore aujourd’hui de prendre en compte ce départ forcé.

Merci encore à ma voiture qui est rentrée à la maison, comme un cheval de promenade qui, ayant mille fois effectuée le même trajet, ne dévie pas de sa trajectoire jusqu’à l’écurie, malgré les sollicitations de son cavalier inexpérimenté.

J’arrive à la maison, c’est le premier jour des vacances scolaires ; mon fils s’active dans la cuisine. Il s’est préparé vite fait un petit casse-dalle, pensant déjeuner seul.

Me voyant, il croit que je suis rentrée pour déjeuner avec lui et il est navré de n’avoir pas fait la cuisine pour deux.

d_jeunerCe n’est pas grave mon grand, il y a pire dans la vie !

Je ne veux pas qu’il se stresse pour des futilités. Je sais trop, jusqu’à la culpabilité,  toute la difficulté qu’il rencontre lorsqu’il doit quitter ses copains, sa maison, sa ville le dimanche soir pour rejoindre son bahut. Je sais comme  il redoute la semaine qui l’attend.

Je me rends compte alors, que jusqu’à aujourd’hui, nous partagions pour des raisons différentes, la même appréhension pour la semaine de travail qui s’annonçait.

Après avoir fait réchauffé pour moi les restes de la veille, nous passons à table.

Je n’ai pas faim, mais je me force, tout en faisant en sorte de ne rien laisser paraître.

Vers 13h45, je m’en vais comme à l’accoutumé,  je suis sensée retourner au travail.

Je n’ai pas eu le courage de lui dire la vérité, il vaut mieux attendre que les émotions s’estompent.

Comment lui expliquer qu’à partir de maintenant, le monde est devenu encore plus incertain pour lui et pour sa sœur, que la menace du chômage plane sur la sécurité et le bien-être des occupants de la maison.

sec_emploi

As-tu bien réalisé tout cela, Bella NITOUCHE, as-tu réalisé les conséquences de tes accusations non fondées. Si encore je t’avais touchée, si seulement je t’avais insultée…Mais rien de cela ne s’est produit et toute ma famille est insécurisée par ta faute et celle de tes complices.

Quelle injustice Bella, un jour forcément tu le paieras…la vie t’apprendra, j’ai peu de certitude mais là, j’en suis certaine.

Je me rends à mon rendez-vous chez DANIELLE. A peine assise, je lui jette en pâture les coups  reçus pendant ces quatre abominables journées.

Je ne cherche plus à retenir quoique ce soit. Ici devant elle, je suis en sécurité, je peux me laisser aller. Alors, j’y vais de bon coeur et sa boîte de kleenex  opportunément posée devant moi, sur son bureau en prend un sale coup.

Cette fois ci, Mme DANIELE ne me demande pas mon avis. Elle a rédigé un arrêt maladie qu’elle me tend en fin de consultation. 15 jours d’arrêt, 15 jours de repos.

feuille_madadie

J’ai peur de tomber gravement malade, je suis tellement fatiguée, tellement vidée. Mon énergie s’est échappée de moi comme le sang d’une blessure profonde et me laisse sans force et sans défense.

A force de contrariétés rentrées depuis tant de mois pour cette entreprise ingrate, à force de frustrations, de baillons posés sur mes émotions, de coups reçus sans pouvoir les rendre, j’ai peur d’attraper une saleté. Une sale maladie ou une vraie dépression qui vous laisse absente pendant des mois ou plus…

La maladie ! Surtout ne pas lui laisser d’espace pour se développer.maladie_livre

Je la sens, elle est là, présente, silencieuse, tapie dans l’ombre. Elle attend le moment où je vais lui abandonner une ouverture, par laquelle elle va pouvoir s’insinuer silencieusement comme un souffle malfaisant.

Pour l’heure, elle est comprimée dans son trou par l’Envie de Vivre, mais patiente elle attend que je baisse ma garde, pour prendre enfin sa place.

Je rentre à la maison avec mes angoisses. Je me sens malade.

Je me laisse tomber sur un fauteuil, qui m’engloutit aussitôt.

fatigueDans ce lieu pendant 15 jours j’observerais impuissante, mon corps qui ne peut plus rien faire. Horrible sensation ! Je suis consciente de mon immobilisme, de ma mortelle pesanteur sans pouvoir y remédier. Mon corps ne répond plus, je suis remplie de tristesse et de fatigue.

Il fallait que je me sente menacée pour accepter de prendre les antidépresseurs et anxiolytiques prescrits par Mme DANIELE, sans beaucoup de succès.

nuage_noir

Mon horizon restera noir et aucune sensation optimiste ne viendra l’égayer.
Je suis enfermée dans mon corps. Au secours ! Laissez moi sortir ! Ce n’est pas moi !



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