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Le licenciement d'Elma DERANGE
Le licenciement d'Elma DERANGE
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5 mai 2007

La messe est dite.

Lundi…soit 5 jours après l’incident avec Bella !

7h30, je suis arrivée un peu plus tôt que d’habitude, soucieuse de traiter les dossiers en cours, avant de rencontrer Madame DANIELE qui, sans aucun doute insistera pour me mettre en arrêt de travail quand elle va constater mon état.

Je pénètre dans le hall, c’est bizarre il y a comme une odeur de shit ! Mauvaise perception sans doute…

photocopieJe sors précautionneusement le tas de documents que j’avais soigneusement compilé et rangé dans mon armoire avant de partir précipitamment samedi.

J’allume mon ordinateur. etc… (Tu connais maintenant lecteur-voyeur, le rituel de lancement d’une journée de travail, que j’ai pris la peine de décrire avec soin deux billets avant celui-ci).

Ayant besoin de quelques photocopies, je m’introduis dans le  bureau de madame MIBAL, dans lequel se trouve l’imposante machine. 

La dernière feuille dupliquée m’étant mollement rendue par celle-ci, je sors du bureau avec mon paquet de feuilles encore tièdes, encore entourée par l’odeur de l’encre chaude.

Dans le couloir, je fais les quelques pas en sens inverse pour rejoindre mon bureau et là, surprise !

Malgré l’heure encore matinale, il est tout juste 8 heures, je vois le Dr DEDIEU insérer sa clef dans la serrure de mon bureau. Rencontre inattendue pour lui aussi, à voir la surprise qui se lit sur son visage.

Renonçant à faire usage de sa clef, il se retourne et se dirige rapidement vers moi qui ne m’étant pas arrêtée arrive rapidement face à lui.

poignee_de_mainTout en avançant, il prend l’initiative de la poignée de main; une poignée de main, qui dépasse de loin en chaleur et en cordialité tout ce que j’avais pu connaître jusqu’ici.

Ma main est retenue plus longtemps, serrée plus fortement, sans que son regard ne quitte le mien

« Bonjour, Elma » dit-il sur un ton amical, presque affectueux »

Sa deuxième main tient une lettre qu’il me tend tandis qu’il relâche ma main de  la sienne.

« J’ai ceci pour vous… vous le regarderez… je retourne aux étages, je suis pressé »

Immédiatement il fait demi-tour, sans autre explication.

Je le regarde s’éloigner, je regarde la lettre, je me sens frustrée de cette rencontre avortée, de ces non-dits.

J’ouvre finalement mon bureau, je pose mes papiers sans cesser de regarder l’enveloppe avec un mélange de curiosité et d’inquiétude…

Je reste debout devant ma table de travail tandis que j’ouvre fébrilement l’enveloppe.

Il y a plusieurs feuillets.

Il s’agit de deux pages. L’écriture est rapide, appuyée, penchée vers la droite, très aérée.

Le feuillet principal, dont l’écriture commence haut sur la page, ne contient qu’une quinzaine de lignes. Je reconnais enveloppeimmédiatement l’écriture typique du Dr.  DEDIEU

«Elma,

Merci de me transmettre par écrit :

Le contenu de vos responsabilités à ONSETAIT

Toutes les tâches que vous avez à accomplir

Je souhaite également avoir en possession

le mot de passe de votre ordinateur

Toutes les procédures nécessaires pour les télétransmissions des payes

Toutes procédures informatisées nécessaire au fonctionnement de votre travail (il manque un s, DEDIEU, serait-ce l’émotion ?)

Merci de remettre cela à A.M. sous pli fermé

Par ailleurs mes associés et Moi-même vous attendons dans mon bureau aujourd’hui à 12h pour un entretien

CORDIALEMENT
Signé DEDIEU

peur3D’un seul coup, je sens mes jambes trembler et je rejoins ma chaise précipitamment. Je m’y laisse tomber.

Je suis littéralement en état de choc, je n’arrive pas à penser de façon cohérente, j’ai le souffle court.

« Respires, du calme ! Respires, me dis-je,  respires bordel ! Tu ne vas pas y arriver !... »

Mon émotion me submerge, j’ai la gorge sèche et je sens un afflux sanguin m’empourprer le front et le cou.

Mon cœur tape violemment dans ma poitrine, une boule qui me vrille l’estomac.

Je reste quelques instant dans un état de confusion tant le choc est grand.

C’est comme une peur incoercible qui vous fige et vous empêche de vous enfuir.

Au bout d’une longue minute, je reprends petit à petit mes esprits.

Au choc violent, à la stupeur succède une colère mêlée de dégoût.

Je comprends que la messe est dite. Les mises en garde, les allusions de Madame COURAGE me reviennent aux oreilles "Elma, je me fais du souci pour votre avenir à ONSETAITpeur2"

Pour une raison absolument incompréhensible, ils ont choisi de croire Bella NITOUCHE et ce en l’absence de témoin et de confrontation.

Ils ne m’ont pas laissé ma chance. Mais pourquoi ? 

C’est donc cela, je ne suis rien pour « ONSETAIT » l’entreprise pour laquelle je travaille depuis 10 années.

Tout ce que j’ai fait, tout ce que je suis, cela ne compte pas, n’existe pas.

Quelle violence, quel mépris dans ces deux feuillets remis en hâte sans explications !

poign_e2Quelle lâcheté dans la vigueur de la poignée de main, qu’elle hypocrisie dans la douceur de sa voix et dans son regard neutre.

Rétrospectivement ce contact me dégoûte !

Cette poignée de main, si forte, si appuyée était en fait un adieu, celui que l’on fait à la famille éplorée après la mise en terre ! …Il faisait peut être par ce geste inutilement appuyé son deuil de moi, déjà…juda2
Heureusement, il n’y eut pas d’accolade, car ceci eût été le baiser de Juda.

Pire encore, cette  poignée de main était celle de l’excuse :

Pardon d’être contraint de vous faire mal, j’aurais tant voulu que... 

C’est vrai qu’il peine à se trouver responsable de quelque chose le bon père DEDIEU.

Quand il fait mal, ce n’est jamais de sa faute. Il n’est que l’exécuteur des basses œuvres que sa conscience lui commande…

Où est la responsabilité du bourreau quand il n’est que la main qui obéit ?

bourreau_des_innocents

Et puis ce « Cordialement » à la fin du courrier ! Est-ce ainsi que l’on signifie son arrêt de mort à l’un de ses collaborateurs ? Cordialement ?

Il faut être piètre psychologue ou parfait lourdaud  pour terminer ainsi une telle lettre.
Pour un médecin qui se targue d’être un fin psychologue, et qui ne peut pas être un lourdaud, le terme doit être une sorte de lapsus dont la signification ne m’apparaît pas, maintenant encore.

Peut être que, « fondamentalement » comme il dit souvent, il souffre de me jeter comme un kleenex après tant de longues kleenexannées de partage et de collaboration, mais moi je pense que « fondamentalement » même cela il n’a pas su le faire.

J’ai envie de vomir, me serai-je trompée une seconde fois si lourdement en si peu de temps… une fois sur Bella et une autre fois sur DEDIEU.

Je suis comme anesthésiée, les coups ont été portés si rapidement et avec une telle violence que cette dernière blessure provoque en moi une énorme fatigue mais pas une réelle douleur.

Dans un éclair de lucidité je me rends compte que mes pensées sont vaines et que je ne résoudrai rien maintenant. Je ne veux plus penser, ne plus réfléchir, c’est trop dur…

Je préfère me réfugier dans le travail, peut être dans mon dernier travail pour ONSETAIT !

Je relis le courrier comminatoire.  Il ne se rend pas compte de ce que cela représente !
Croit-il que dans l’état dans lequel je me trouve, je vais pouvoir réunir autant d’informations et les écrire comme cela, avant midi !

Décidemment, jusqu’au dernier moment, jusqu’à ce qui sera peut être le dernier ordre, mon travail n’aura pas été mesuré.

Ma main me trahit, elle tremble, mon écriture est illisible…comment vais-je faire ?

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